Comment choisir son gazon ?

Comment obtenir un beau gazon ?

Le secret des gazons anglais n’existe pas! Tout n’est affaire, au départ, que de choix, d’installation et d’entretien. La réussite d’une belle pelouse, qu’elle serve d’écrin à la maison ou de terrain de jeux pour les enfants, est le résultat d’une réflexion, d’une surveillance et de beaucoup de soins.

Plusieurs graminées composent un gazon, qui est en fait un mélange de plusieurs espèces. Une demi-dizaine de genres et une dizaine d’espèces de graminées composent ainsi les gazons.

Chacun possède ses propres spécificités :

  • Croissance lente ou rapide,
  • Résistance à la sécheresse, au piétinement, à l’ombre,
  • Aspect fin ou grossier,
  • Coloris allant du vert bleuté au vert cru en passant par des tons plus ou moins rougeâtres,
  • Pousse en touffette ou très étalée,
  • etc…

Tous ces critères permettent de définir le mélange de graines à semer, en fonction du type de brin d’herbe que l’on souhaite obtenir.

Voici donc quelques espèces qui entrent dans la composition du gazon. En ayant quelques connaissances de base, vous serez à même de choisir le mélange qui convient le mieux à votre terrain et à l’usage que vous comptez faire de votre pelouse.

Les espèces de graminées pour gazon

Le Ray Grass Anglais :

Le Ray Grass Anglais entre dans la composition de la plupart des mélanges, c’est l’espèce la plus populaire. Cela vient de ce qu’il présente une très grande rapidité de germination, d’où une couverture rapide du sol, de sa faculté de pousser un peu dans tous les sols et dans toutes les situations et, surtout, de son coût assez bas en raison de sa facilité de culture.

Ray-grass anglais

En outre, il résiste très bien au piétinement et si son aspect n’est pas des plus esthétique, il n’est pas trop agressif vis-à-vis des autres espèces qui lui sont voisine, d’où la possibilité de lui allier des plantes plus agréables à la vue. Évitez toutefois d’en avoir plus de 50 % dans un mélange. Le Ray Grass Anglais est aussi très résistant aux conditions climatiques et s’il semble disparaître ou se transformer en paillasson en cas de sécheresse, il reprend vite de la vigueur dès que l’eau revient. Son principal inconvénient est qu’il se dégrade de lui-même au bout de quatre à cinq ans, ce qui exclut toute possibilité de le semer en espèce pure. Dans votre pelouse, de nombreuses touffes monteront à graines, même si vous la tondez régulièrement. Il pourra ainsi se ressemer tout seul et remplacer les pieds disparus.

L’agrostide

Cette graminée et sans doute l’une des plus esthétiques qui soient et vous la choisirez pour vos gazons de très haute qualité. Son feuillage est fin et d’un joli coloris vert velouté. Mais elle a comme inconvénient une pousse très lente, et, surtout, une mauvaise résistance au piétinement. Elle est donc faite pour les gazons « plaisir des yeux ».

Deux espèces sont couramment proposées dans les mélanges :

  • L’agrostide commune,
  • l’agrostide stolonifère.

Agrostide

La première pousse en touffes très épaisses et supporte les tontes très rases. Elle se complaît dans les sols plutôt acides est une humidité permanente ne lui est pas néfaste.
La seconde s’étale en repiquant d’elle-même certaines de ses tiges, à la manière du fraisier. Elle possède les mêmes avantages et les mêmes défauts que sa congénère. À tondre avec un appareil à lame hélicoïdales pour obtenir le meilleur effet. L’agrostide est l’espèce par excellence pour les pelouses de luxe!

La fétuque

Ce genre présente en réalité de nombreux aspects selon les différentes espèces qui le composent. L’un de ses principaux intérêts et sa grande faculté d’adaptation aux terrains secs et sablonneux donc sa résistance à la sécheresse.

La fétuque ovine :

Elle doit son nom à la gaine enveloppant la base des feuilles et qui présente un coloris rouge. De plus, à la période estivale, ses feuilles prennent un joli ton doré. Sa vitesse de couverture du sol est assez lente en raison de sa présentation en touffettes qui mettent un certain temps à se rejoindre. Mais, pour ceux qui oublient parfois la tondeuse, elle offre l’avantage de pousser en hauteur très faiblement, ce qui évite les coupes répétées.

La fétuque rouge :

Comme la fétuque ovine, cette espèce croit très bien dans les sols difficiles. Elle entre donc dans la plupart des compositions dans des proportions allant parfois au-delà de 50 %. Inconvénient : sa lenteur à s’installer, d’où l’obligation de lui adjoindre une autre graminée à croissance rapide du type Ray grass anglais.

Plusieurs sous-espèces sont proposées :

  • Gazonnantes, que l’on trouve dans les gazons de grande qualité du fait de son bel aspect,
  • Traçante, à la base de beaucoup de composition « rustiques » mais un peu moins belle à cause d’un feuillage plus grossier,
  • Demi-traçante, qui reste verte même en plein hiver et résiste assez bien au piétinement, au plein soleil comme à l’ombre.

La fétuque durette :

Avec un feuillage vert foncé, cette espèce entre dans les mélanges « sport » en raison de son excellente résistance au piétinement et à la sécheresse.

La fétuque élevée :

Il vaut mieux éviter cette espèce pour les pelouses car elle est plutôt utilisée pour les prairies. Son feuillage est grossier et elle supporte mal les tontes rases ou répétées. Mais c’est une plante que l’on trouve dans les parties peu entretenues ou devant résister à des passages répétés, les terrains de camping par exemple. En revanche, elle est très rustique et se joue aussi bien du manque d’eau que d’une humidité permanente et du froid intense.

Le pâturin :

Vert tout au long de l’année, il est assez gourmand en fertilisants et apprécie peu le manque d’eau. Sa croissance est moyenne, ce qui permet d’espacer les tontes. Deux sous espèces sont utilisées:
Commun pour les compositions destinées aux sols humides
des prés dans les gazons très fins car son feuillage est esthétique et sa croissance lente. Le pâturin est assez sensible aux maladies, ce qui nécessite une surveillance continuelle. Les variétés les plus récentes pallient un peu cet inconvénient.

Le cynodon dactylon :

Chiendent pied de poule

C’est une plante plus connue sous le nom de chiendent pied-de-poule, qu’il vaut mieux éviter en raison de son aspect plutôt grossier. En revanche, c’est certainement celle qui résiste le mieux à la sécheresse et la pauvreté du terrain. On la rencontre donc dans les décompositions destinées aux jardins du Midi, là où rien d’autre ne peut raisonnablement pousser. Il est préférable de ne pas tondre très ras cette plante si l’on ne veut pas avoir un terrain à l’aspect pelé.

Les autres espèces :

En dehors de ces quatre principales graminées, il est possible que vous trouviez dans les mélanges proposés dans le commerce certaines espèces qui peuvent, dans certains cas bien particuliers, présenter un intérêt. Il s’agit, entre autres, de la fléole.
Deux types de fléole sont surtout utilisés dans les mélanges de gazon :

  • la fléole noueuse,
  • la fléole des prés.

La première, appelée aussi diploïde, présente un feuillage très fin et surtout, offre l’avantage de bien résister au froid. Elle trouve donc tout son intérêt pour les gazons semés dans les jardins situés en altitude. De plus, sa croissance est assez faible, d’où des tontes plus espacées. À noter qu’elle ne craint pas non plus une humidité excessive.
Quant à la fléole des prés, elle peut éventuellement entrer dans la composition des mélanges « sport » car elle offre une assez bonne résistance au piétinement. Mais son feuillage est plutôt grossier, d’où un aspect assez peu esthétique. En revanche, dans un mélange « prairie », elle fournit un bon fourrage. Attention, elle n’aime pas le manque d’eau. Il faut remarquer que la fléole des prés ne figure plus au catalogue officiel français des espèces à gazon, d’où son absence dans les mélanges de qualité.

C’est aussi le cas d’une autre graminée, la crételle des prés qui était utilisée pour les mélanges destinés à résister au piétinement. Mais sa faible résistance au froid et son aspect grossier font qu’elle a pratiquement disparu du commerce.

Enfin, le kikuyu est une espèce qui forme de beaux tapis verts, bien denses, dans les pays du bord de la Méditerranée. Elle résiste très bien la sécheresse mais son feuillage est grossier et même coupant. En revanche elle est gélive. Sa multiplication se fait par bouturage ou par semis de graines.

Un label rouge

Décerné par le ministère de l’Agriculture, un label rouge a été mise en place pour promouvoir les mélanges de qualité. Apposé sur les emballages, il garantit que les variétés sélectionnées qui entrent dans la composition de ces gazons répondent à des normes supérieures en pureté variétale et en taux de germination à celles des mélanges courants, d’où un résultat de grande qualité. Même s’ils sont vendus un peu plus cher, faites de préférence votre choix parmi ces gazons.

Étiquette obligatoire

Tout mélange de gazon proposé à la vente doit avoir une étiquette portant certaines mentions, contrôlées par un organisme officiel : Le SOC (Service Officiel de Contrôle).

Sur cette étiquette doivent figurer :

  • La destination du mélange (« semences pour espaces verts » par exemple),
  • Le nom du mélange (« détente », « rustique », « sport »,…),
  • Le pourcentage en poids et le nom des espèces entrant dans la composition du mélange,
  • Le nom des variétés pour les espèces certifiées,
  • Le numéro de référence du lot,
  • Le poids et la date de fermeture de l’emballage.

Méfiez-vous des boîtes ou des sacs qui ne portent pas ces mentions car vous risquez d’avoir des surprises lors de la levée des graines et de l’installation de votre gazon:

  • Pousse irrégulière,
  • Coloris différents,
  • Espèce inconnue,
  • Graines qui ne germent pas,
  • Mauvaise résistance aux maladies etc…